Lecture Paul Gauguin – Ecrits et correspondance

Espace MarckdeFabrik Chemin de la Condémine, La Sarraz, Vaud, Suisse

« (...) Je suis ici plus que jamais tourmenté d'art, et mes tourments d'argent aussi bien que mes recherches d'affaires ne peuvent m'en détourner. Vous me dites que je ferai bien de me mettre de votre Salon des Indépendants; voulez-vous que je vous dise ce qui arrivera? Vous êtes une centaine, vous serez demain deux cents. […]

Lecture Eugène Delacroix – Journal / Ludwig Hohl – Le petit cheval

Espace MarckdeFabrik Chemin de la Condémine, La Sarraz, Vaud, Suisse

  Eugène Delacroix Paris, 6 juin 1856 « J'ai été hier, en sortant de l'Hôtel de Ville, voir la fameuse Exposition agricole. Toutes les têtes sont tournées, on est dans l'admiration de toutes ces belles imaginations, machines à exploiter la terre, bêtes de tous les pays amenées à un concours fraternel de tous les peuples ; pas […]

Conférence-lecture théâtralisée Catherine Colomb

La Filature, Espace MarkdeFabrick, chemin de la Condémine, 1315 La Sarraz Chemin de la Condémine, La Sarraz, Vaud, Suisse

Catherine Colomb (1982-1965)
« Il y a deux parties différentes. Il y a les fantoches d’un côté et de l’autre côté, il y a ailleurs. Voilà. C’est comme ça que je peux peut-être définir tous mes livres. »
Dans Châteaux en enfance (1945), Les Esprits de la terre (1953) et Le Temps des anges (1962), Catherine Colomb conjugue ironie et lyrisme pour évoquer le déclin de grandes familles de propriétaires de vignes de La Côte vaudoise, au début du XXe siècle.

Conférence-lecture théâtralisée Catherine Colomb

Espace culturel du Vieux Moulin, Salle Mermet III, Av. de Taillecou 2, 1162 Sant-Prex Avenue de Taillecou 2, Saint Prex, Vaud, Suisse

Découvrir ou redécouvrir des écrivains de Suisse romande sous la forme de conférences-lectures légèrement théâtralisées, à la fois pétillantes et captivantes...
Par Anne-Lise Delacrétaz, maître d’enseignement et de recherche à l’Université de Lausanne, et Catherine Kunz, comédienne.
Durée : 50 minutes
Catherine Colomb (1982-1965)
« Il y a deux parties différentes. Il y a les fantoches d’un côté et de l’autre côté, il y a ailleurs. Voilà. C’est comme ça que je peux peut-être définir tous mes livres. »
Dans Châteaux en enfance (1945), Les Esprits de la terre (1953) et Le Temps des anges (1962), Catherine Colomb conjugue ironie et lyrisme pour évoquer le déclin de grandes familles de propriétaires de vignes de La Côte vaudoise, au début du XXe siècle.

Conférence-lecture théâtralisée Catherine Colomb

Maison de Quartier Sous-Gare Avenue Dapples 50, Lausanne

Découvrir ou redécouvrir des écrivains de Suisse romande sous la forme de conférences-lectures légèrement théâtralisées, à la fois pétillantes et captivantes...
Par Anne-Lise Delacrétaz, maître d’enseignement et de recherche à l’Université de Lausanne, et Catherine Kunz, comédienne.
Durée : 50 minutes
Catherine Colomb (1982-1965)
« Il y a deux parties différentes. Il y a les fantoches d’un côté et de l’autre côté, il y a ailleurs. Voilà. C’est comme ça que je peux peut-être définir tous mes livres. »
Dans Châteaux en enfance (1945), Les Esprits de la terre (1953) et Le Temps des anges (1962), Catherine Colomb conjugue ironie et lyrisme pour évoquer le déclin de grandes familles de propriétaires de vignes de La Côte vaudoise, au début du XXe siècle.

Lecture vivante et réjouissante de Les Esprits de la terre, de Catherine Colomb – Episode 1

La Filature, Espace MarkdeFabrick, chemin de la Condémine, 1315 La Sarraz Chemin de la Condémine, La Sarraz, Vaud, Suisse

Episode 1 Les Esprits de la terre (extrait)
— Ah ! Ce César c’est ma croix, c’est...
— Mais ma bonne s’il nous réclamait sa part ?
— Sa part ! Il y a beau temps qu’il l’a mangée depuis vingt-
cinq ans qu’il mange à notre table et couche dans mes draps. Et je te demande un peu, comment marier Isabelle avec cet individu dans la famille ? Pense à cet officier français ; elle croyait déjà... Elle brodait le filet du matin au soir parce qu’il lui disait : « Oh ! Mademoiselle Isabelle, vous ne faites pas de filet ? Chez nous toutes les jeunes filles... » Pourquoi est-il parti, cet officier, sans crier gare ? Et Benjamin ? Elle lisait tous les livres parus sur la mission de Bâle1. Et Julien? Oh! Oh! César ma croix!
Elle se mit à gémir si fortement que les villageois effrayés passèrent la tête à la fenêtre : « C’est la baronne. Qu’est-ce qu’elle a? Pourvu que nos vitres ne tombent pas comme l’autre jour ! »

Lecture vivante et réjouissante de Les Esprits de la terre, de Catherine Colomb – Episode 1

Maison de Quartier Sous-Gare Avenue Dapples 50, Lausanne

Episode 1 Les Esprits de la terre (extrait)
— Ah ! Ce César c’est ma croix, c’est...
— Mais ma bonne s’il nous réclamait sa part ?
— Sa part ! Il y a beau temps qu’il l’a mangée depuis vingt-
cinq ans qu’il mange à notre table et couche dans mes draps. Et je te demande un peu, comment marier Isabelle avec cet individu dans la famille ? Pense à cet officier français ; elle croyait déjà... Elle brodait le filet du matin au soir parce qu’il lui disait : « Oh ! Mademoiselle Isabelle, vous ne faites pas de filet ? Chez nous toutes les jeunes filles... » Pourquoi est-il parti, cet officier, sans crier gare ? Et Benjamin ? Elle lisait tous les livres parus sur la mission de Bâle1. Et Julien? Oh! Oh! César ma croix!
Elle se mit à gémir si fortement que les villageois effrayés passèrent la tête à la fenêtre : « C’est la baronne. Qu’est-ce qu’elle a? Pourvu que nos vitres ne tombent pas comme l’autre jour ! »

Lecture vivante et réjouissante de Les Esprits de la terre, de Catherine Colomb – Episode 1

Espace culturel du Vieux Moulin, Salle Mermet III, Av. de Taillecou 2, 1162 Sant-Prex Avenue de Taillecou 2, Saint Prex, Vaud, Suisse

Episode 1 Les Esprits de la terre (extrait)
— Ah ! Ce César c’est ma croix, c’est...
— Mais ma bonne s’il nous réclamait sa part ?
— Sa part ! Il y a beau temps qu’il l’a mangée depuis vingt-
cinq ans qu’il mange à notre table et couche dans mes draps. Et je te demande un peu, comment marier Isabelle avec cet individu dans la famille ? Pense à cet officier français ; elle croyait déjà... Elle brodait le filet du matin au soir parce qu’il lui disait : « Oh ! Mademoiselle Isabelle, vous ne faites pas de filet ? Chez nous toutes les jeunes filles... » Pourquoi est-il parti, cet officier, sans crier gare ? Et Benjamin ? Elle lisait tous les livres parus sur la mission de Bâle1. Et Julien? Oh! Oh! César ma croix!
Elle se mit à gémir si fortement que les villageois effrayés passèrent la tête à la fenêtre : « C’est la baronne. Qu’est-ce qu’elle a? Pourvu que nos vitres ne tombent pas comme l’autre jour ! »

Lecture vivante et réjouissante de Les Esprits de la terre, de Catherine Colomb – Episode 2

Maison de Quartier Sous-Gare Avenue Dapples 50, Lausanne

Episode 2 Les Esprits de la terre (extrait)
Est-ce qu’il leur avait seulement dit bonjour? Mais non, il jurait après le tas de bois. Et quand ils allaient à l’église le dimanche, il leur faisait honte. « Toujours à marcher derrière dans cette vieille veste de velours. » C’est qu’il essayait de mar- cher sur l’ombre de Madame, après avoir évité celle de la tour abolie1 d’où la tourterelle était tombée en voulant cueillir du capillaire. «Regarde, sa valise est plantée sur la terrasse. Et lui? Je parie qu’il est déjà couché sur la grève.» Elle traversa majestueusement la maison. César, couché sur la grève, sen- tait avec délices la terre nue céder sous son poids; il soule- vait quelques pierres roses et grises que les vagues de mars avaient apportées et contemplait le ciel peuplé de fenêtres bleues et d’anges en trompe-l’œil. Il pensait au firmament de novembre, mieux accordé à sa vie misérable, ces rideaux qui s’écartent lentement sur un ciel peint de couleurs sombres qu’un oiseau solitaire traverse en allongeant son long cou. Une guêpe indolente sortant de l’obscurité de l’hiver se traî- nait sur la grève, les sphères se traînaient ainsi sur le seuil, se réchauffaient au premier soleil du monde et s’envolaient lourdement, les pattes engluées, prendre leur place dans l’univers.

Lecture vivante et réjouissante de Les Esprits de la terre, de Catherine Colomb – Episode 2

La Filature, Espace MarkdeFabrick, chemin de la Condémine, 1315 La Sarraz Chemin de la Condémine, La Sarraz, Vaud, Suisse

Episode 2 Les Esprits de la terre (extrait)
Est-ce qu’il leur avait seulement dit bonjour? Mais non, il jurait après le tas de bois. Et quand ils allaient à l’église le dimanche, il leur faisait honte. « Toujours à marcher derrière dans cette vieille veste de velours. » C’est qu’il essayait de mar- cher sur l’ombre de Madame, après avoir évité celle de la tour abolie1 d’où la tourterelle était tombée en voulant cueillir du capillaire. «Regarde, sa valise est plantée sur la terrasse. Et lui? Je parie qu’il est déjà couché sur la grève.» Elle traversa majestueusement la maison. César, couché sur la grève, sen- tait avec délices la terre nue céder sous son poids; il soule- vait quelques pierres roses et grises que les vagues de mars avaient apportées et contemplait le ciel peuplé de fenêtres bleues et d’anges en trompe-l’œil. Il pensait au firmament de novembre, mieux accordé à sa vie misérable, ces rideaux qui s’écartent lentement sur un ciel peint de couleurs sombres qu’un oiseau solitaire traverse en allongeant son long cou. Une guêpe indolente sortant de l’obscurité de l’hiver se traî- nait sur la grève, les sphères se traînaient ainsi sur le seuil, se réchauffaient au premier soleil du monde et s’envolaient lourdement, les pattes engluées, prendre leur place dans l’univers.

Lecture vivante et réjouissante de Les Esprits de la terre, de Catherine Colomb – Episode 2

Espace culturel du Vieux Moulin, Salle Mermet III, Av. de Taillecou 2, 1162 Sant-Prex Avenue de Taillecou 2, Saint Prex, Vaud, Suisse

Episode 2 Les Esprits de la terre (extrait)
Est-ce qu’il leur avait seulement dit bonjour? Mais non, il jurait après le tas de bois. Et quand ils allaient à l’église le dimanche, il leur faisait honte. « Toujours à marcher derrière dans cette vieille veste de velours. » C’est qu’il essayait de mar- cher sur l’ombre de Madame, après avoir évité celle de la tour abolie1 d’où la tourterelle était tombée en voulant cueillir du capillaire. «Regarde, sa valise est plantée sur la terrasse. Et lui? Je parie qu’il est déjà couché sur la grève.» Elle traversa majestueusement la maison. César, couché sur la grève, sen- tait avec délices la terre nue céder sous son poids; il soule- vait quelques pierres roses et grises que les vagues de mars avaient apportées et contemplait le ciel peuplé de fenêtres bleues et d’anges en trompe-l’œil. Il pensait au firmament de novembre, mieux accordé à sa vie misérable, ces rideaux qui s’écartent lentement sur un ciel peint de couleurs sombres qu’un oiseau solitaire traverse en allongeant son long cou. Une guêpe indolente sortant de l’obscurité de l’hiver se traî- nait sur la grève, les sphères se traînaient ainsi sur le seuil, se réchauffaient au premier soleil du monde et s’envolaient lourdement, les pattes engluées, prendre leur place dans l’univers.

Lecture vivante et réjouissante de Les Esprits de la terre, de Catherine Colomb – Episode 3

La Filature, Espace MarkdeFabrick, chemin de la Condémine, 1315 La Sarraz Chemin de la Condémine, La Sarraz, Vaud, Suisse

Episode 3 Les Esprits de la terre (extrait)
— Où étiez-vous hier soir, reprit-elle. N’êtes-vous pas heu- reux chez nous? Mais non, toujours à l’écurie, ou couché sur le sable. Un bien mauvais exemple pour les enfants, moi je trouve.
— Eh bien, dit-il, si je m’en allais ?
— À la Maison d’En Haut ? Vous arrivez à peine.
— Non, ailleurs, je ne sais pas... Mais être chez moi.
— Vraiment ? Et habiter où ?
Oui, où? Fraidaigue? La Maison d’En Haut? Et Eugène alors, et Adolphe ?
— Être chez moi, répéta-t-il tout bas, comme s’il était seul. Avoir des enfants.
— Avoir des enfants, vous, César ?
Madame le regarda très attentivement. Puis on vit à certains signes qu’elle allait se mettre à rire. Elle rit en effet, les vitres de l’écurie tremblèrent quoiqu’elle eût été construite très solidement par Armand le père d’Armand, le bâtis- seur; Rim et Rime sortirent de leur porcherie et mirent leurs mains de champ sur leurs yeux, une vitre tomba chez la messagère, elle frissonna, clouée sur son lit dans sa belle robe verte. César leva sa fourche, embrocha Sémiramis qui s’arrêta net de rire et prit un air stupéfait qu’elle garda, ses grandes mains blanches d’emmurée pendant stupidement le long de ses flancs tandis qu’il la portait à bout de bras vers le fumier. Qu’elle était lourde ! Les bottines pleines de pierres ! «Tu vois, disait-elle triomphalement le soir en se déchaus- sant dans la chambre à coucher, tu vois, il ne sort plus le soir. »